Dans les années 1950, Jonas Salk, biologiste américain cherchait un traitement contre la poliomyélite dans un laboratoire mais ses recherches n’avançant pas, il part en voyage en Italie, où il visite la basilique Saint François d’Assise. Là-bas de nouvelles idées lui vinrent, ce qui aboutit, en 1955, à un vaccin efficace contre la poliomyélite.
Alors convaincu que l’environnement d’un bâtiment peut influer l’esprit, il s’associe à l’architecte Louis Khan pour construire un centre de recherche capable de stimuler la créativité des chercheurs.
Jonas Salk a ainsi redécouvert, ce que les architectes pensent depuis longtemps : les endroits où nous vivons agissent sur nos pensées, nos sentiments et nos comportements !
A la fin du 20ème siècle, avec les progrès des neurosciences, les chercheurs se sont demandé comment utiliser cette meilleure compréhension du cerveau pour améliorer la conception architecturale des hôpitaux, et ainsi modifier le comportement et l’évolution de la santé des patients. Les résultats obtenus jusqu’à aujourd’hui confirment que l’environnement influence notre comportement mental.
Hauteur des plafonds
Des études réalisées en 2007 par Joan Meyers-Levy, professeur de marketing, ont démontré que la hauteur des plafonds joue sur notre façon de penser. Les grands volumes encouragent à penser librement, ce qui conduit à faire des associations plus abstraites. Dans le cas contraire, une impression de confinement inspire à s’attarder sur les détails.
Par exemple, dans un bloc opératoire, un plafond bas est préférable car le chirurgien doit se concentrer sur les détails. Inversement, les hauts plafonds sont utilisés pour les grandes œuvres artistiques.
La hauteur réelle n’est pas la hauteur perçue et l’on peut modifier cette perception en utilisant des miroirs ou des couleurs claires.
Verdure et lumière
Outre l’espace, la vue dont les occupants d’un bâtiment disposent, jouerait sur la concentration. On pense souvent que regarder par la fenêtre est signe de rêverie, au contraire admirer la nature améliore la concentration.
En 2000, une équipe de psychologues de l’université de Cornell à New York a publié une étude dans laquelle ils démontrent que des enfants ayant joué dans un environnement verdoyant avant un test de concentration sont plus concentré que ceux ayant joué dans un milieu urbain.
Une autre étude a montré que les étudiants ayant une vue sur la nature depuis leur chambre universitaire obtenaient des scores de concentration plus élevés que ceux qui ont une vue sur des bâtiments.
Selon les psychologues Stephen et Rachel Kaplan, de l’université du Michigan, les tâches de la vie moderne impactent notre fatigue mentale et observent que la nature repose l’esprit.
Un environnement naturel offre quelque chose de plus aux occupants des bâtiments : la lumière du jour !
La lumière naturelle synchronise notre rythme circadien en nous tenant éveillé la journée et en nous faisant dormir la nuit. Une étude américaine a montré que la lumière solaire augmente les résultats des élèves des classes bien éclairé par la lumière naturelle.
Le cabinet californien spécialisé dans la construction d’édifices économes en énergie a observé que les notes de plus de 21 000 élèves américains. Avec l’aide de photographies et de plans architecturaux, ils ont déterminé, sur une échelle de 1 à 5, la quantité de lumière disponible dans 2000 salles de classe. Sur une année les élèves ayant une salle de classe plus ensoleillée progressent plus vite en lecture et en mathématiques que ceux qui sont dans une classe avec moins de lumière.
De même, dans une maison de retraite, un apport supplémentaire en lumière naturelle permet de réduire de 19% les symptômes de dépression.
La lumière et les formes réchauffent l’atmosphère
Bien qu’une lumière brillante puisse stimuler la cognition, des travaux récents suggèrent qu’elle interfère avec la relaxation et l’ouverture aux autres, des qualités plus importantes que la vigilance dans certaines situations. Dans une étude réalisée en 2006 sur 80 étudiants, il a été démontré que les étudiants passant un entretien dans un bureau à éclairage tamisé étaient plus décontractés et parlaient plus d’eux-mêmes contrairement aux étudiants dans le bureau à éclairage fort. Ce résultat confirme qu’une lumière tamisée est source de relaxation.